Une saine colère ...

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La colère fait partie des quatre émotions de base que sont la joie, la tristesse, la peur et la colère. Gérer ses émotions est impossible, au mieux nous apprenons au fil du temps à les réguler. Il est donc normal que votre enfant ne sache pas gérer ses émotions.

Comme toute émotion, elle se caractérise par un ressenti corporel et son rôle est d’exprimer un besoin qui n’a pas été entendu : fixer des limites, préserver son territoire symbolique, se faire respecter…

Dans la relation, la colère apparaît lorsque certaines limites ont besoin d’être posées. Ainsi, si on se met en colère c’est parce qu’on a l’impression d’avoir été symboliquement envahi, pas respecté dans notre territoire, dans notre espace personnel.

L’attitude de l’adulte en face d’un enfant en colère est déterminante dans le fait de calmer ou d’accentuer ses manifestations. Rechercher avec l’enfant les causes de sa colère devant les difficultés qu’il rencontre vont avoir un effet d’apaisement autant pour lui que pour celui qui l’accompagne. L’indifférence, l’ironie et la moquerie ne feront qu’exacerber le sentiment d’impuissance de l’enfant, et décupleront la violence de ses manifestations, multipliant alors les épisodes colériques de l’enfant qui est nié dans ce qu’il ressent.

De même une réponse inadéquate fondée sur le nourrissage, le mensonge ou le chantage ( à chaque fois que l’enfant pleure et quel qu’en soit le motif , l’adulte lui donne une sucrerie ou un jouet) peut contribuer à mettre de plus en plus l’enfant en colère, en faussant la relation et le dialogue, et l’inciter à réitérer son comportement puisqu’il en obtient une gratification. Si l’enfant s’entête dans sa protestation, c’est l’adulte qui dans sa position d’éducateur doit être plus grand que l’enfant, grand dans le sens de lui montrer que l’adulte est là pour l’aimer et le protéger aussi dans ce moment où l’enfant se sent dépassé par ce qu’il vit.

Par ses cris, ses pleurs, ses colères, l’enfant essaye de dire qu’il est là. Le fait de lui parler de ce qu’il ressent corporellement, de ce qu’il vit dans sa vie d’enfant permet à la fois un apaisement physique, un relâchement des tensions et un apaisement psychique, l’enfant se sentant écouté et reconnu dans l’expression de ses émotions.

Chacun d’entre nous, adulte comme enfant, a droit à la reconnaissance de ses désirs et de ses émotions. Les nier ou s’en moquer est humiliant pour celui qui les exprime et peut susciter la révolte. Mettre des limites ne veut pas dire ne rien entendre des désirs de l’enfant. Toutes les envies peuvent être entendues mais certaines pourront être réalisées et d’autres pas.

« J’entends bien que tu as envie de manger ce bonbon. Tu pourras en avoir un après le repas ». L’enfant a besoin de limites pour se construire dans un cadre sécurisant donné par les parents et appréhender les règles de la vie en groupe. L’enfant se sentira en sécurité s’il se rend compte qu’il a en face de lui des adultes qui savent où ils vont, qui le sécurisent.

D’autre part, il peut être entendu que certains des comportements de votre enfant vous sont insupportables. Toutefois, il est nécessaire que votre enfant se sente écouté et respecté dans ses désirs et ses sentiments. L’enfant a besoin d’être rassuré sur l’amour que lui portent ses parents. Il est primordial de ne pas confondre votre enfant en tant que personne avec son comportement qui vous insupporte. Votre enfant ne se résume pas à un comportement désagréable. Prendre le temps de féliciter votre enfant lorsqu’il accomplit une tâche ou répond favorablement à votre demande fera grandir son estime de soi et sa confiance en lui, indispensables à une vie équilibrée et faite de bien‑être.

Il est parfois difficile de voir son enfant grandir. Votre enfant, par ses colères, peut exprimer son besoin d’autonomie, de faire seul. L’empêcher de grandir peut susciter frustration et donc colère. Lui confier quelques « responsabilités » adaptées à son âge permet à l’enfant d’être entendu et reconnu dans ses besoins, valorisé et cela vous permet de voir que votre enfant a grandi et est capable d’écouter et de respecter une consigne. Cela renforce l’estime de soi autant de l’enfant que du parent bienveillant.

N’oubliez pas que « Les enfants suivent les exemples mieux qu’ils n’écoutent les conseils ». R.L.Smith

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