Marcher du bon pied

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Le pied de l'enfant, qui se développe entre la 3e et la 12e semaine de vie intra‑utérine, continue à se former et à grandir jusqu'à ce qu'il atteigne sa taille définitive à l'adolescence. À 2 ans, il est à 50 % de sa croissance.

À la naissance, les pieds des bébés sont mous et potelés car peu musclés et ossifiés à 25 % seulement. Puis les structures cartilagineuses s'ossifient et la voûte plantaire se creuse, très progressivement, pendant plus d'une dizaine d'années. Cette phase de croissance est une période de vulnérabilité. Si l'enfant subit une lésion, une infection ou un traumatisme, le risque de séquelles est plus important que pour un adulte.

Votre tout‑petit ne sait pas encore que ses pieds sont faits pour marcher, alors il les utilise pour explorer le monde des sensations. Tout comme ses mains, ses pieds partent à la découverte des matières : le doux, le rugueux, le piquant… Comme il l’a fait pour ses doigts, votre bébé soumet ses orteils à l’appréciation de sa langue et de sa bouche.

Au moment où votre bébé part en expédition à quatre pattes, il peut prendre appui sur eux pour revenir en position assise… et en profiter pour tenter de faire attraper à ses orteils des petits jouets qui traînent à portée de pied. Des jeux de bébés… mais qui permettent à la voûte plantaire de se muscler et à ses chevilles de se délier. Pour se livrer à tous ces apprentissages, le pied a besoin d’être totalement libre.

Pourquoi laisser votre enfant pieds nus ?

Plus le pied est libre, plus les muscles peuvent travailler. Quand le bébé commence à ramper, grimper et marcher, l’ensemble de ses muscles se constituent et la voûte plantaire se met en place.

De même, les pieds reçoivent plus d’informations tactiles qu’avec des chaussures. Toutes ces informations remontent au cerveau et aident le bébé à déterminer comment et où le poids du corps doit être réparti pour un bon équilibre. Un peu à l’image de l’arbre avec ses racines, les pieds au contact du sol aident l’enfant à trouver un ancrage.

Enfin, lorsque le bébé joue avec ses mains et ses pieds, il les voit et les touche ; il fait le lien entre le haut et le bas de son corps et intègre son schéma corporel.

 

 Plus il joue avec, plus les cellules nerveuses de son cerveau feront de connexions entre elles. Le bébé aura plus de facilité à trouver les appuis avec chacun des orteils, lorsqu’il se retournera sur le ventre et cherchera à avancer.  Ensuite lorsqu’il se mettra debout et marchera, ses pieds nus lui apporteront plus d’informations grâce à tous les capteurs sensoriels sous la plante des pieds. Et la marche sera alors plus fluide et plus stable.

 

En effet, la marche est surtout un travail d’équilibration et de coordination. Un enfant peut marcher lorsque son cerveau est suffisamment mature pour analyser et coordonner toutes les informations qui lui parviennent essentiellement par les pieds, par les yeux, par l’oreille interne… et pour adapter ses mouvements et son équilibre. Il réajustera mieux sa posture s’il sent finement le sol avec ses pieds.


Marcher pieds nus permet donc un meilleur équilibre, une meilleure adaptation, plus de souplesse, moins de chutes. 

 

Parfois, l’enfant a besoin d’être protégé du froid et du risque de blessures selon le sol. Alors des chaussons souples et des semelles fines et antidérapantes laisseront passer les informations tactiles et permettront aux muscles de travailler, et à la voûte plantaire de se constituer.

 

Le pied nu est le meilleur chaussage: on ne chausse les enfants qu'à partir du moment où ils marchent et seulement quand ils en ont besoin.

À la maison, sur les surfaces sans danger, marcher pieds nus développe le pied, le muscle et permet de découvrir la sensation des appuis au sol, qui font partie intégrante de l'apprentissage de la marche.

Et il faut oublier l'idée selon laquelle les modèles les plus chers sont meilleurs. Les chaussures rigides, qui prétendument maintiennent le talon ou soutiennent la voûte plantaire, ne sont que des arguments marketing. Il n'a jamais été démontré que cela pouvait prévenir une future déformation comme les pieds plats. Le seul conseil scientifiquement fondé est de ne pas entraver la croissance.

Lorsqu’un enfant ou un adulte souffre de pieds plats, que leur conseillent les orthopédistes et les podologues ? Marcher pieds nus, sur le sable pour sentir, s’adapter et se muscler…

Sentir le sol, c’est pouvoir s’enraciner, c’est se sentir soutenu. Reprendre contact avec ses pieds contribue à plus de détente, plus d’équilibre,  plus de force et de stabilité.

 

 

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