La propreté, une histoire d'escalier?

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Entre les adeptes du "il a bien le temps" et les partisans du "plus tôt sera le mieux" tous les parents sont un jour concernés par la question !

Cette période de la "conquête" de la propreté ouvre une partie déterminante du chapitre autonomie.

 

Comment savoir quand l'enfant est prêt ?

C'est une excellente question qui n'a malheureusement pas de réponse universelle. On peut lire parfois que lorsqu'un enfant monte et descend les escaliers, c'est qu'il est prêt… Je nuancerai ce propos.

Tout d'abord, l'acquisition de la propreté (diurne et nocturne) n'est pas qu'une question de volonté. Il s'agit tout autant d'une maturité biologique et neurologique que physiologique. Votre enfant commence à "muscler" ses sphincters à partir du moment où il marche seul sur ses deux pieds. Ensuite, il peut commencer à être gêné par ce qu'il y a dans sa couche et peut dire caca par répétition de ce que lui a dit l'adulte. Mais de là, à pouvoir se retenir jusqu'aux toilettes voire anticiper d'interrompre un jeu pour aller aux toilettes avant qu'il ne soit trop tard, il y a une marche voire plusieurs marches avant d'être maître de ses sphincters !

Revenons à notre escalier. Lorsqu'un enfant commence à savoir monter et descendre les marches d'un escalier, il contracte ses abdos ce qui participe au développement de ses muscles abdominaux. Donc on peut dire qu'il est "prêt" à contracter ou lâcher... comme l'action qu'il devra opérer pour contracter ou lâcher ses selles et ses urines aux toilettes.

Taper dans un ballon, courir, sauter, ramper sont autant d'actions qui permettent à l'enfant de ressentir ce qui se passe dans son corps.

Seulement voila, de nombreuses peurs ou réticences peuvent différer cet apprentissage… L'enfant a du mal à comprendre comment ça marche !

 

A chaque fois qu'il va sur le pot ou aux toilettes pour tirer la chasse et éliminer ses selles, il peut craindre de perdre une partie de lui même. Car il se représente parfois comme un puzzle (il n'a pas pleinement conscience de toutes les parties de son corps, de son schéma corporel). Si une pièce se perd, il redoute la dispersion. On comprend dès lors qu'il n’est pas toujours envie d'aller sur le pot. Voila pourquoi il file tranquillement se cacher pour faire ... dans sa couche.

 

Mettre l'enfant de manière systématique, à heures fixes sur le pot, peut "rendre l'enfant propre" mais cela ne le rend pas acteur de cet apprentissage et relève plus du dressage. Il est dépendant de l'adulte et ne saura pas repérer le moment où il a besoin d'aller aux toilettes puisqu’il sera en attente de "l'ordre" de l'adulte. Il ne peut pas apprendre à retenir ou lâcher ses sphincters, à se retenir puisqu'il est systématiquement dans une situation où il doit lâcher, laisser venir, laisser aller ses matières fécales.

 

L'apprentissage précoce ou systématique de la propreté comporte‑t-il des risques ?

La période du stade anal est pour tous les enfants une source joyeuse de sensations : plaisir de donner et de retenir donc de (se) contrôler. Pour les enfants mis trop tôt sur le pot, la zone anale peut devenir surinvestie. De ces premières expériences infantiles, pourront dériver certains traits de caractère : l'obsession de l'ordre, de la propreté, le soin du détail extrême, la préciosité, l'absence de contrôle de soi, attendre que les choses viennent à soi, passivité...

 

Enfin, devenir propre c'est grandir, vouloir faire seul. Il est donc important de faciliter le travail de l'enfant en adaptant les vêtements qu'ils puissent enlever et remettre seul.

De même, certains enfants ont besoin d'intimité, respectons la car se respecter soi même participe au respect des autres.

Quelques « astuces » pour une acquisition en douceur :

Le pot doit être accessible et dans un endroit « intime ».

Utiliser des références et mots simples pour discuter de cette « étape » avec votre enfant.

Inciter l’enfant à parler et communiquer son envie d’uriner et/ou déféquer

L’encourager et le féliciter lorsqu’il parvient à faire pipi ou caca sans votre aide

Laisser votre enfant porter ou non des couches

Assurez‑vous du soutien tous les « éducateurs » de votre enfant pour garantir une démarche cohérente.

 

Enfin, faites confiance à votre enfant. Laissez le temps nécessaire à la maturation de toutes ses fonctions physiques et cérébrales. Avez‑vous décidé du jour précis où votre enfant a fait ses premiers pas seul ? Alors pourquoi devriez- vous décider du jour précis de cette nouvelle étape dans le développement de votre enfant ?

J’ai un secret pour vous : tous les enfants sont autonomes un jour y compris pour aller aux toilettes.

Alors, vous êtes plutôt «  il y a le temps, laissons le faire » ou plutôt «  il faut que mon enfant aille aux toilettes seul dans une semaine » ?

 

« Ce n’est pas en tirant sur une fleur qu’on la fait pousser plus vite »

 

Livres :

 "Les pipis font de la résistance" de S. CLERGET et C.MAYO

"Tous les cacas» : éditions loulou et compagnie

"De la petite taupe qui voulait savoir qui lui avait fait sur la tête" éditions Milan

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